Les portraits CAP EMPLOI

Zoom sur le parcours de Patricia CARBONNEL qui s'est récemment lancée comme auto entrepreneur.
Découvrez ici son témoignage.

Bonne lecture ! :)

Pouvez vous nous dire quelques mots sur votre parcours de vie (emploi, apparition de votre handicap…) ?

Après un peu plus de 20 ans de coiffure en salon dont 18 en tant que manager, les premiers symptômes de mon handicap sont apparus : les douleurs ont commencé pendant ma grossesse en 2012, du fait du changement de posture. J'ai été en arrêt longue maladie à cause de fourmillements dans le dos et les jambes, des douleurs et des nuits sans dormir. Après presque un an d’arrêt, un médecin m’a dit que je devrais penser à changer de métier car je ne pourrais plus rester debout toute la journée. J’ai fait un bilan de compétences avec le FONGECIF. Très vite mon profil a montré une prédominance à parts égales dans les domaines de l’art, de la gestion et de l’administratif. Les métiers artistiques qui m’attiraient étaient soit sans débouchés, soit impliquaient le port de charges ou une posture inadaptée à mon problème. Je me suis donc concentrée sur le domaine administratif. J'ai démarré une formation avec l’AFPA afin d’obtenir un titre de gestionnaire de paie (équivalent BAC +2). Très vite j’ai obtenu un CDD dans un cabinet comptable, puis un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce que j’arrive dans une entreprise pour remplacer la DRH pendant son congé maternité. Je préférais ce poste car j’avais plus d’échanges avec les salariés et l’employeur et le travail était plus varié tout en me donnant plus de responsabilités. Lorsque la DRH est rentrée de son congé maternité, l’employeur m’a gardée en CDI. On m’a formée également en comptabilité mais je continuais à faire la paie et à gérer le personnel lorsque la DRH était en congés. L’employeur a vendu son entreprise et la nouvelle Direction n’a pas gardé tout le personnel administratif et les derniers arrivés ont du partir vers de nouveaux horizons. J’ai aussitôt retrouvé un poste de RH mais encore un CDD...

Quand et comment avez-vous eu l’idée de créer votre entreprise ? Comment vous y êtes-vous prise pour entamer vos démarches ?

Entre le fait d’avoir des CDD à répétition et la nostalgie de la coiffure, je me suis dit : « Pourquoi pas ? »... Créer ma propre entreprise pouvait me permettre de gérer le nombre de clients(es) par jour en fonction de mon dos et j'allais pouvoir me former également dans un domaine complémentaire de façon à proposer un service qui me permettrait d'être assise. J'allais enfin retrouver le relationnel clientèle qui me tenait tant à cœur et pouvoir apporter un moment de détente et d’échange à des personnes demandeuses. J’ai la chance d’avoir un entourage qui croit beaucoup en moi, en mes qualités relationnelles, commerçantes et artistiques. J’ai fait des recherches sur le net pour étudier les tarifs, calculer le chiffre d’affaire minimum, les cotisations, la déclaration au centre de formalité des entreprises, j’ai pris rendez-vous avec Pôle Emploi, la chambre des métiers et CAP emploi. J'ai demandé des devis aux assurances pour mon véhicule, la responsabilité civile professionnelle etc... Il a fallu travailler sur la création d’une carte de visite et des flyers, créer un compte Instagram et une page Facebook, acheter un stock de produits, faire le point sur le matériel nécessaire...

Aujourd’hui, quels services proposez-vous dans le cadre de votre nouvelle activité professionnelle ? Avez-vous d’ores et déjà réussi à conquérir une clientèle ?

J’ai donc créé mon entreprise de coiffure à domicile le 1er octobre 2021. J'ai prévu de me former en onglerie début novembre. Aujourd’hui je peux réaliser tout ce que les salons de coiffure proposent aussi bien pour les dames que pour les messieurs (excepté la barbe mais cela viendra peut-être en fonction des demandes). Je retrouve d’anciennes clientes que je coiffais en salon qui sont heureuses de me retrouver et de nouvelles clientes me découvrent. Il faut encore que je développe mon volume clientèle, cela ne vient pas en 2 semaines mais je suis heureuse d’avoir franchi le pas même si cela n’est pas simple au départ car cela fait toujours peur de se lancer ! Le bouche à oreille fonctionne bien et les réseaux sociaux peuvent apporter un appui important.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite de votre carrière ? Avez-vous d’autres projets ?

Et bien, pour l’instant je souhaite développer ma clientèle afin de pouvoir vivre de mon métier en apportant un bien-être. Bientôt l’évolution vers l’onglerie en complément et dans le futur tout est possible… il faut d’abord stabiliser et bien ancrer le démarrage de l’auto-entreprise, la suite est encore à écrire mais j’ai beaucoup d’idées dans la tête.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes reconnues travailleurs handicapés qui n’osent pas se lancer dans l’auto-entreprenariat ?

C’est vrai que ce n’est pas toujours évident de franchir le pas mais chacun mesure ses capacités, et si vous croyez en votre projet alors foncez !!! Cela en vaut la peine ! Pesez le pour et le contre ; calculez le chiffre d’affaire minimum qu’il vous faut pour vivre. Êtes vous prêt à gagner moins mais à faire ce que vous aimez en attendant que l’entreprise se développe ? Posez-vous les bonnes questions et demandez à votre entourage ce qu’il en pense. Il y aura peut-être des personnes sceptiques mais ces avis auront ils plus de poids que vos envies ? L'important est que même si votre projet ne fonctionne pas, au moins vous aurez tenté et n’aurez aucun regret.

Retrouvez Patricia Carbonnel sur facebook : "Nuances et Dégradés"

Et sur Instagram : "Nuances et Dégradés" ou "nuances_et_degradés"

article crée le 19/10/2021
dernière modification le 18/07/2023


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